lurais
 

 

HISTOIRE DE LURAIS

 

  • La période gauloise et romaine

Avant la conquète romaine, LURAIS se trouve sur le territoire de la tribu gauloise des Pictaves (qui donnera son nom au Poitou)
Sous l’empire Romain, une jeune fille, probablement dénommée Fercinte (confondue probablement avec Sainte Fercinte de Tolède en Espagne) Vierge et martyre de la foi chrétienne, est enterrée à Lurais. Elle sera canonisée et deviendra Sainte Fercinte. Ses reliques sont alors mises dans un oratoire et LURAIS devient un centre de pèlerinage important.

 

  • Le Haut Moyen-Age

Après les invasions barbares, LURAIS devient un centre de carrière à sarcophages de pierre très communs à l’époque mérovingienne (calcaire tendre homogène de Braud et Rives). Le roc de Saint Barthomé est un centre de pèlerinage au VII-IXème siècle ; il est connu pour guérir les bébés de la colique et des douleurs dentaires par ingestion des poussières de sa roche.

Les reliques de Sainte Fercinte sont partagées, probablement pour une raison sécurité, entre Saint Savin et les moniales de la Trinité de Poitiers au moment des invasions normandes car la Creuse est un couloir d’accès facile à ces célèbres pillards.

Une nommée Bertrade donne en 913 à son fils Frottier la « villa Ludriacus, in pago Pictavo » soit LURAIS, son église et ses dépendances. C’est la 1ère mention écrite du nom de LURAIS. Plus tard, Frottier devient évêque de Poitiers en 925 et fait reconstruire l’abbaye Saint Cyprien détruite par les normands.

Il ne reste plus de traces visibles de la 1ère église de LURAIS bâtie sûrement à l’emplacement de l’oratoire de Sainte Fercinte. La sainte Fercinte est fêtée le 13 novembre.

  • Le Moyen-Age

Un prieuré est construit vraisemblablement vers le XIème ou XIIème siècle car en 1211 un document écrit prouve qu’un prieuré existe à LURAIS. Ce prieuré se greffe sur l’emplacement de l’église romane qui existe au XIIème siècle.

Les habitants de LURAIS en 1218, vivent alors sous 2 autorités (attestées par des documents) :
- L’autorité du Prieuré de LURAIS et de la communauté de moines (eux même dépendants de l’évêque de Poitiers) auxquels ils versent leurs diverses taxes
- L’autorité du Seigneur d’Angles-sur-l’Anglin qu’ils accompagnent en cas de guerre ou de chevauchée militaire

Des procès fréquents ont lieu entre l’Evêque de Poitiers et le Prieuré de LURAIS à cause des attributions des revenus de droits de haute, moyenne et basse justice comme on appelait alors ces redevances. Contrairement à ce que l’on croit souvent, la vie au Moyen-âge n’était pas que violente : la plupart du temps, tout un ensemble de lois et de coutumes régulait la vie des gens d’alors.

Au XIIIème siècle, l’Eglise Notre-Dame est reconstruite et agrandie sous l’influence des moines cisterciens ce qui explique la double influence romane (arcs circulaires) et gothique (arcs brisés) que l’on peut observer sur le monument actuel.

  • La guerre de 100 ans

Pendant la guerre de 100 ans (1337-1453), LURAIS comme le reste du Poitou, est intégrée à la Principauté d’Aquitaine gouvernée par le Prince Noir, le fils du roi d’Angleterre Edouard III, après le traité de Brétigny (1356). Conformément à ce traité, le Seigneur d’Angles, Guichard d’Angles, après avoir combattu les anglo-gascons lors de la bataille dite de Poitiers (plus précisément à Nouaillé-Maupertuis en 1356) change de suzerain et rend désormais hommage au Prince Noir et non plus au Roi de France, Jean II le Bon.

Il devient alors un proche compagnon du Prince Noir et commande des bataillons lors des campagnes militaires en Espagne. Il est à noter que les nobles qui entourent le Prince noir sont alors complètement francophones et non pas anglophones, d’où la facilité d’intégration de Guichard d’Angles à la cour d’Aquitaine. L’anglicisation progressera à la cour anglaise à la fin de la guerre de 100 ans lorsque les rois anglais perdront progressivement leurs alliés aquitains sur le continent. Guichard d'Angles respectera son serment de loyauté au Prince Noir jusqu’à sa mort.

Plus tard, le Poitou retourne sous l’autorité des rois de France.

Au XVème siècle, le Prieuré se fortifie : il devient le Château de LURAIS que l’on connaît aujourd’hui. La chapelle Saint Roch, signe d’un enrichissement du Prieuré est ajoutée à l’Eglise Notre-Dame ainsi que la chapelle de la Vierge au XVIème siècle.

  • Les guerres de religions

Le Poitou est une zone particulièrement touchée par les guerres entre protestants et catholiques. L’Eglise de LURAIS subit comme ailleurs dans la province des dommages : on suppose que cela provoque la fermeture du Prieuré.

  • L’époque classique

Une contrebande de sel, alors seul moyen de conservation des aliments, s'organise dans la région de LURAIS du fait que ce village est situé à la frontière des 2 provinces de Poitou et de Berry ; En effet, le Berry est une zone de grande gabelle et le Poitou une zone dite "rédimée" avec des différences de prix du sel très importantes, d'où l'interet de la contrebande.

A l'époque du roi Louis XIII, Le Cardinal de Richelieu est vraisemblablement le responsable de la troncature des tours du Chateau de LURAIS. En s'attaquant à ces tours, c'était pour lui une façon d'abaisser la noblesse qui avait souvent défié le pouvoir royal lors des guerres civiles. C'est pourquoi, de nombreux châteaux- forts en France présentent cette particularité.

L’Abbaye Saint Cyprien reste propriétaire du Prieuré mais le cède à des particuliers en fermage du XVIIème siècle jusqu’à la révolution de 1789. En 1780, le pèlerinage de sainte Fercinte est supprimé car il dégénère souvent en spectacles peu religieux.

  • Le XIXème siècle

A la Révolution, lors du découpage des départements, la commune de LURAIS, depuis toujours commune du Poitou, est rattachée au département de l’Indre et non à la Vienne. Ce découpage est fait sans respect de la frontière linguistique et patronymique qui existe entre Berry et Poitou. Les noms de familles attestent encore aujourd’hui nettement que cette frontière entre les 2 provinces était délimitée par la Creuse et non l’Anglin.

LURAIS, auparavant dépendant du diocèse de Poitiers, en 1801 passe au diocèse de Bourges.

Par décret du 22 mars 1813, la commune de LURAIS s’étend en englobant les hameaux de Bas-Coreil, la Brisettière, les Prunières, Fournioux, les Martinières, la Riglière, Baiseborde et la Gabaudière auparavant dépendants de Néons-sur-Creuse.

En 1836, des cloches sont installées dans le clocher et sont nommées Marie et Marie-Radégonde. Des travaux de consolidation sont effectués par la municipalité en 1851, 1853, 1871, 1873, 1874, et 1883. Du terrain est acheté pour agrandir le jardin du presbytère en 1877.

  • Le XXème siècle

En 1914-1918, le village de LURAIS, comme tous les villages de France, perd des habitants tués à la guerre : les victimes sont :

AUSSUDRE Ernest, BERNARD Marie Joseph, BOIDIN Daniel, BRUNET Jules, CHABOT Roger, CHANTEGUET Louis ou Joseph, CLEMENT Louis ou Eugene, CROUZAT Eugene ou Henri, DELAVENT Henri, DELETANG Joseph, DION Alexandre, DOUSSELAIN Adrien, GAULTIER Eugene, GAULTIER Gaston, GIRAULT Eugène, JACOB Eugène, LEBLANC Paul, MARTIN Raphael, MERIGUET Louis, MERIGUET Louis, NEAU Paul, OCTOBRE Henri, PILLOT Ernest, SERREAU Emile, SIMONNET Albert.

En 1939 des travaux sont entrepris du fait de la vétusté de certaines parties du batiment.
En 1940, le pont et l’église de LURAIS sont endommagés par des bombardements ainsi qu’en 1944 le pont est dynamité par la résistance. Une seul victime de la guerre 1939-1945 : Mr THOMAS Jean. Des travaux réguliers seront effectués jusqu’à nos jours.

En 1973, les fonds baptismaux sont classés Monuments Historiques.
En avril 1980, l’église Notre-Dame de LURAIS est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Pour en savoir plus, lire dans wikipedia l'article de Thierry Sarmant

Retour en haut de la page